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 ❝ the only solution was to stand and fight ✙ svet ❞

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MessageSujet: the only solution was to stand and fight ✙ svet   the only solution was to stand and fight ✙ svet Icon_minitimeDim 9 Sep - 12:32



Est-ce vraiment tout ce que je peux espérer ? Vivre une longue vie tranquille ? La perfection. Un mari, une maison, trois enfants, un chien et deux poissons rouges. J’aime pas les poissons rouges. J’aime pas les maris non plus. Je hais les chemins tracés, les destins déjà écrits et les limites sacrées. La tranquillité m’emmerde. Encore une des ces journées où le monde entier m’exaspère. Dix minutes que je zappe consciencieusement toute les quatre secondes, sans même prendre le temps de regarder vraiment. J’ai l’impression de tous les connaître, ces programmes pour décérébrés. J’étouffe dans cette maison trop grande et ces ambitions trop petites. Il faut que je sorte. Où ? Peu importe. Là où mes jambes auront la gentillesse de me porter, je suppose. Alors je sors. J’entends la porte claquer derrière moi comme si elle était à des kilomètres, et j’avance. Tout droit. Je finirais bien par arriver quelque part. Un léger coup d’œil à l’ignoble compteur sur mon bras. Je n’ai pas à m’en faire. C’est pas nouveau. Et encore une fois, je plonge dans des débats intérieurs sans fin. J’oublie le monde. J’oublie les gens tout près, j’oublie les bâtiments luxueux et les boutiques coûteuses, et j’avance.

Marcher vide la tête, parait-il. La mienne est toujours bien pleine quand je marche. De questions, surtout. Est-ce que je devrais donner plus ? Est-ce qu’au contraire, je devrais arrêter ce petit manège inutile ? Est-ce que je devrais tout dire à papa ? Le système donne-t-il vraiment sa chance à tout le monde ? Je n’ai de début de réponse qu’à la dernière. Non. Alors bien sûr, plus de souffrance, plus d’agonie. Une fois qu’on a plus rien, on part, comme ça. Mais on a plus aucune chance de s’en sortir. On a amputé l’envie de vivre. J’adore ces vieilles histoires, où des gens qui n’avaient plus rien trouvent soudainement une idée, ou un travail à leur juste valeur, puis deviennent riches. Ils sont… l’incarnation de la vie. Quelque chose d’instoppable. Une fois qu’on a touché le fond, il ne vous reste plus qu’à prendre appui dessus pour remonter encore plus vite. Maintenant… toucher le fond, c’est finir entre quatre planches, sans aucun doute. Je grommelle, perdue dans un autre monde. Je ne sais pas pourquoi je n’arrête pas de penser à ça. Ce n’est pas mon problème. Et quand bien même ça le serait, qu’est-ce que je pourrais bien y faire ? Renverser le gouvernement et amputer un bras à toute la population ? On aurait l’air fin, tiens.

Soudain, le déséquilibre. Je me rattrape de justesse à un poteau électrique. Un pavé inégal. C’est bizarre, y’a jamais eu le moindre petit défaut dans le quartier. Je lève les yeux et l’évidence s’impose avec la délicatesse d’une gifle. Le macchabée devant moi m’indique mon emplacement plus sûrement qu’un panneau : je suis dans le quartier Sud. Les murs tagués, le sol crasseux et les ivrognes. Je grimace, mais pas question de faire demi-tour. Je n’ai pas peur. Non. Cette misère sociale ne provoque qu’un déferlement de pitié. Je sais qu’avec le salaire de papa sur un an seulement, on pourrait améliorer significativement le niveau de vie de beaucoup, beaucoup de gens ici. Et bon dieu, ça me déchire. L’inégalité me tue. J’accélère le pas, baisse les yeux, soudainement morose. Je déteste ce quartier. Pas pour sa saleté, sa dépravation, non. Pour l’image qu’il me renvoie de moi. Et pourtant… je m’y complais. C’est étrange. Je me sens plus à ma place ici que chez moi. C’est stupide. Si j’osais m’installer ici, l’accueil serait sûrement chaleureux. Chaleureux comme un cocktail molotov qu’on vous balance par la fenêtre.

Paf. Mon épaule heurte quelque chose brutalement, qui me fait me détourner. Encore un poteau je parie vu la dureté du truc ! « Putain mais… » Mais c’est sur une fille que se posent mes yeux. Elle semble encore plus jeune que moi. Mais les apparences, de nos jours… Il y a un instant de silence. Vu sa tenue et le nom affiché sur la pancarte au coin de la rue, cette fille ne vend pas de la limonade. D’ailleurs, elle a pas de stand. « Désolée, je vous avais pas vue. » J’étais indéniablement douée pour énoncer les évidences. Un don naturel. Et puis je la regarde vraiment, et je vois. Son teint un peu trop pâle sous les traits fins, sa minceur un peu trop proche de la maigreur. Nom d’un chien, c’était ses os que j’ai pris pour un poteau ? Je ne peux pas m’empêcher de regarder. Son compteur, sur son bras. Et ce que j’y vois fait peur. Même pas cent HP. C’est dangereusement bas. Je la regarde, et je vois un cadavre ambulant. Une pré-morte. Une condamnée. « Est-ce que… est-ce que vous allez bien ? » Quelle question stupide. Et tous les scénarios possibles flashent en un instant dans ma tête. Elle est malade, elle perd des HP trop vite. Je lui ai fait mal en la bousculant. Un proxénète lui prend tous ses HP. Oh mon dieu, et si une demi douzaine de psychopathes me sautaient dessus pour me voler ? Respire Mad, respire. Je sais me défendre. Je crois. Et puis de toute façon, c’est trop tard, je viens de commettre mon erreur habituelle : je viens de m’impliquer.

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MessageSujet: Re: the only solution was to stand and fight ✙ svet   the only solution was to stand and fight ✙ svet Icon_minitimeLun 10 Sep - 7:53

Nous étions en plein milieu de l’après-midi et, comme d’habitude, à cette heure, Svet’ était entrain de faire le tapin dans une des rues les plus mal famées de la ville. Logiquement, l’on aurait pu dire sans se tromper que les prostituées ne prenaient leur travail qu’une fois la nuit tombée, c’était faux même si à une époque, cela avait été vrai à ce qu’il paraît. Mais, maintenant que chaque individu avait un compteur de points au bras, les choses avaient changé. En vérité, l’on pouvait même croiser des prostituées au petit matin histoire de satisfaire les hommes riches qui commençaient leur « travail » très tôt. Le nombre de travailleuses du sexe avait également augmenté en un temps record. Certaines faisaient ce métier par choix, d’autres, comme Svet’, le faisait uniquement parce qu’elles n’avaient rien trouvé d’autre. En effet, trouver du travail lorsque l’on était jeune – en âge réel – était une chose très compliquée puisque tous les bons postes étaient déjà pris par les plus anciens. Autrement dit, ils se retrouvaient souvent à se tuer au travail pour quelques points attendant voire espérant qu’un plus ancien meurt histoire de leur laisser la place. Triste vie que celle-ci. Au départ, Svet’ avait catégoriquement refusé de se rabaisser à faire le trottoir mais, bien vite, elle avait aperçu son compteur de points se vider à vue d’œil. Elle n’avait alors pas eu le choix, tout simplement. Heureusement, elle avait encore la chance de bosser pour elle-même, elle n’avait pas de mac qui lui mettait la pression. Mais, étant donné que toute chose a une contrepartie, elle ne parvenait à avoir que les plus mauvaises places, les endroits où les hommes ne venaient jamais puisque les macs réservaient les endroits fréquentés pour leurs filles. Bref, comme d’habitude, Svet’ était postée dans une petite rue miteuse de la ville attendant désespérément qu’un homme vienne lui demander ses services mais, au lieu de ça, elle se fit bousculer par une femme.

Etant donné qu’elle n’avait pas mangé de la journée, le choc faillit presque la faire tomber et, directement, elle se mit à voir des étoiles. En fait, elle dut même se retenir au poteau près duquel elle se trouvait pour rester debout. Une fois que son malaise fut passé, elle eut le loisir de voir une poule blonde devant elle. Qu’est-ce qu’elle foutait dans un quartier pareil ? Est-ce qu’elle voulait louer les services de Svet’ ? Regardant quelques secondes la poupée bien maquillée, elle se dit qu’elle devait simplement venir chercher les emmerdes. Mais, contre toute attente, elle lui demanda si elle allait bien. Méfiante, Svet’ craignait le piège à chaque fois qu’on lui parlait ; raison pour laquelle elle ne parlait jamais aux inconnus. Polie, elle se contenta de hocher la tête de haut en bas. Cependant, la jeune femme resta là, sur le lieu de travail de Svet’. « Ecoute, tu ne devrais pas rester ici. On est dans un quartier très mal famé et si quelqu’un voit ton compteur, tu risques fort d’être retrouvée morte sans avoir eu le temps de dire « ouf ». En plus, contrairement à toi, je dois travailler pour gagner ma vie et, là, tu m’empêches de faire mon boulot. Pousse toi » lui dit-elle passant d’un ton bienveillant à un ton plus agressif lorsqu’elle vit un mec passer et se diriger vers une autre prostituée. Si seulement cette femme n’avait pas été devant, elle aurait pu tenter de le charmer afin de récolter quelques points. La poussant du bras avec le peu de force qu’il lui restait, elle la fit reculer de quelques pas. Il était essentiel qu’elle se mette bien à la vue des hommes si elle voulait avoir la « chance » de coucher avec eux.
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MessageSujet: Re: the only solution was to stand and fight ✙ svet   the only solution was to stand and fight ✙ svet Icon_minitimeLun 10 Sep - 17:05



Un hochement de tête, un regard méfiant. Est-ce qu’elle avait encore pâli ? Est-ce que c’était seulement possible d’être plus pâle et maigre qu’elle ne l’était déjà ? Plus je la regardais, plus ses traits me paraissaient anguleux, plus ses bras me paraissaient trop fins. Pour un peu, j’aurais pu lui briser un os rien qu’avec le petit coup d’épaule que je lui avais donné sans faire exprès. C’était affolant. Et comme à chaque fois, je m’étonnais que ça soit possible. Que des gens vivent dans de telles conditions et que ça se voie à ce point. C’en était douloureux. Et son oui était la chose la moins convaincante du monde. Je décidais instantanément qu’elle n’allait pas bien. Et que donc, en toute logique, elle avait besoin d’aide. Aide que personne ne semblait disposé à lui accorder. Cet égoïsme me révoltait. C’était terrible, de pouvoir jouir de richesses sans limites sans daigner voir la misère des gens tout près de soi. Dans ces moments, je ne pouvais que comprendre la violence de ceux qui détruisaient vies et bâtiments, qui volaient pour survivre. Pour se faire entendre. « Ecoute, tu ne devrais pas rester ici. On est dans un quartier très mal famé et si quelqu’un voit ton compteur, tu risques fort d’être retrouvée morte sans avoir eu le temps de dire « ouf ». En plus, contrairement à toi, je dois travailler pour gagner ma vie et, là, tu m’empêches de faire mon boulot. Pousse-toi. » Alors comme ça, elle aussi n’avait pas pu s’empêcher de faire glisser ses yeux sur son avant bras. Je ne m’en étonnais pas. C’était devenu un quasi-réflexe pour tout le monde. C’était bien pratique, de voir à qui vous aviez à faire. Car consciemment où non, tous adaptaient leur discours en fonction de leur classe sociale, se permettant méprise ou au contraire, ton mielleux. Aimablement, je ne relève pas la critique même pas déguisée sur mon statut social. Si en plus je dois me vexer pour ce que je n’ai pas choisi. Et puis, j’ai l’habitude.

« Non. » Je ne vais pas juste me détourner, et oublier pudiquement que j’ai vu cette fille que je retrouverais peut-être dans quelques jours dans la rubrique nécrologie du journal. Peut-être que c’était un peu trop sec, pitié, qu’elle le prenne pas mal, ça compliquerait trop les choses. « Je sais me défendre, je veux dire. » Enfin, je crois. En tous cas, mon sac de frappe n’a jamais remporté une seule bataille. Enfin, si, une, mais ça comptait pas vraiment, je me suis cassé un doigt. Les débuts. Je vois un homme passer, aller vers quelqu’un d’autre. Une autre fille. Je vois les yeux de l’inconnue qui le suivent. Je lui ai fait louper une passe. Forcément, elle veut que je dégage. Mais je peux pas. J’envisage un instant de tourner les talons et de retourner à mon petit confort. Et je sais que j’en aurais pour un moment avant d’effacer un tant soit peu la culpabilité de n’avoir rien fait. Ça fait plus d’un mois que je n’ai pas donné à un inconnu. Pourquoi pas elle ? Si je lui propose ça comme ça, j’en suis sûre, elle va m’envoyer bouler. Après tout, c’est tellement improbable. Je ferais pareil à sa place. Il va falloir jouer au plus fin, et vive la subtilité. « Je suis désolée, je t’ai fait rater un… client. Quoique, tant mieux en fait. Personne devrait être obligé de faire ça. » Je réprime une grimace de dégoût peiné. Rien que de m’imaginer à sa place. Bordel, impossible. « Pour me faire pardonner, est-ce que je peux t’inviter à manger un morceau ? En toute franchise, on dirait que tu vas tomber dans les pommes d’une minute à l’autre, c’est assez flippant. » C’était peut-être pas nécessaire, ça. Dommage, ça sort tout seul. Ça aussi, j’ai l’habitude. « Je peux te payer si tu veux. Le prix que tu demandes aux vieux insatisfaits habituels. Juste… juste pour aller manger. T’es d’accord ? » L’argument choc. Si elle a désespérément besoin de points, c’est une offre qu’elle ne peux pas refuser. Une offre en or. Du genre que même avec un orgueil en marbre, on accepte, parce que c’est le genre de propositions qu’on ne fait pas deux fois. Ni une, la plupart du temps.
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MessageSujet: Re: the only solution was to stand and fight ✙ svet   the only solution was to stand and fight ✙ svet Icon_minitimeJeu 13 Sep - 6:48

Malgré ses demandes, l’inconnue n’était toujours pas partie. Au lieu de ça, elle semblait la regarder comme si Svet’ était la chose la plus pitoyable qu’elle ait jamais vu de toute sa vie. Et, mine de rien, ce regard commençait à l’énerver. Certes, elle était obligée de faire le tapin pour survivre mais, au moins, elle survivait sans demander l’aide de personne et, ça, c’était une grande fierté pour elle. En effet, la jeune femme était très fière et, en général, n’acceptait l’aide de personne. Elle détestait se sentir redevable et puis, franchement, ce n’était tout simplement pas son genre de pleurer pour quelques points. Sans doute que son éducation avait un grand rôle dans cette histoire étant donné que son père non plus n’avait jamais demandé l’aide de personne. Certes, il s’était littéralement tué au travail mais, au moins, il était mort en sachant qu’il avait fait tout son possible. Elle ne savait pas si dans l’au-delà cela servait vraiment mais, en tous les cas, elle voulait faire honneur à son père en s’évitant la honte de mendier aux plus riches. Pourquoi ? Parce qu’elle voulait éviter à tout prix le regard de pitié qu’ils lançaient aux plus pauvres qui faisaient la manche, le regard que cette inconnue lui lançait depuis tout à l’heure alors qu’elle n’avait rien demandé. Pourquoi ne pouvait-elle pas bouger son cul dans une autre rue ? A moins qu’elle veuille aussi faire le trottoir pour s’amuser, elle n’avait rien à faire là. Quelques secondes plus tard, elle lui annonça, toute fière, qu’elle savait se défendre. Svet’ la regarda de haut en bas. Ça, elle en doutait. Elle se ferait voler sans même avoir le temps de dire « ouf » mais, après tout, Svet’ l’avait prévenue, elle n’allait quand même pas la supplier de partir pour lui sauver la vie. Chacun était libre de faire ses propres choix.

Manifestement, l’inconnue se rendit compte qu’elle lui avait fait louper un client. En même temps, vu le regard noir qu’elle lui lançait, n’importe qui aurait compris qu’elle venait de faire quelque chose de mal. Mais, au lieu de s’excuser, elle eut une parole qui déplut beaucoup à Svet : elle la jugeait. « J’y suis obligée si je veux survivre. Je n’ai pas la chance d’avoir un compteur aussi garni que le tien. Alors, tu ferais mieux de remballer tes critiques et de foutre le camp » Aucune sympathie dans sa voix puisqu’elle avait osé la critiquer ouvertement. Comment pouvait-elle porter un jugement sur ce métier alors qu’elle ne savait pas l’effet que ça faisait de trimer comme une folle pour arracher quelques points, pour être toujours à la limite de la mort. Vraiment, cette femme était entrain de la mettre hors d’elle. Mais, soudain, elle tint des propos encore plus surprenants. Elle voulait vraiment lui payer à manger ? Suspicieuse, Svet’ la regarda. Certes, elle avait faim mais, comme elle l’avait déjà dit, elle tenait à se débrouiller seule d’autant que personne ne proposait jamais ce genre de deal ; ça sentait le piège à 100km. « Je ne suis pas la pauvre petite chose que tu pourras aider pour te sentir mieux et raconter à tes copines que tu as fait une bonne action. Je me suis toujours débrouillée seule et ce n’est pas prêt de changer » Résignée, elle s’éloigna de quelques pas se persuadant qu’elle avait pris la bonne décision en refusant un repas et des points gratuits. Toutefois, tout son être ne pouvait s’empêcher de regretter cette décision. Au fond, prendre quelques points à une fille comme elle qui en avait des milliers était quelque chose d’acceptable. Mais, trop tard, elle avait pris sa décision et, bien évidemment, sa fierté l’empêchait de lui dire qu’elle avait changé d’avis. Les bras croisés, elle jeta un coup d’œil à l’inconnue. Elle espérait qu’elle insiste un peu plus histoire que Svet’ puisse accepter en faisant semblant qu’elle lui faisait une faveur.
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MessageSujet: Re: the only solution was to stand and fight ✙ svet   the only solution was to stand and fight ✙ svet Icon_minitimeVen 14 Sep - 17:30



Et elle n’était plus qu’une boule d’orgueil. Nom d’un chien, j’avais pourtant pris des pincettes. Ce n’était pas comme si je lui avais fait la charité. Et encore, de quoi se plaint-on ?! On vous offre à manger et des points, et elle trouvait le moyen de la regarder comme si j’allais lui planter un couteau dans le ventre dans moins de cinq secondes. Irritant. Le plus irritant était tout de même le regard dédaigneux qu’elle m’avait lancé. Persuadée que je ne pouvais réellement pas me débrouiller seule, hein. Peut-être bien que j’aurais un peu de mal contre une demi-douzaine d’agresseurs, mais je n’aurais strictement aucune difficulté à lui botter les fesses. Alors pitié, pas de condescendance. Cependant, je ne lui réponds pas ça. Ça équivaudrait à la faire fuir en quatrième vitesse, et je ne vais quand même pas lâcher le morceau si tôt. On me dit persévérante, j’ai une réputation à tenir. « J’y suis obligée si je veux survivre. Je n’ai pas la chance d’avoir un compteur aussi garni que le tien. Alors, tu ferais mieux de remballer tes critiques et de foutre le camp » Précisément ! Doux jésus, qu’il était compliqué de se faire comprendre. Elle y était obligée, et c’était bien là tout le problème. Pourtant, il lui suffirait d’accepter mon offre pour arrêter ça, au moins quelques semaines, voire mois si elle gérait bien. Avec ces points, elle pourrait s’acheter un moyen de transport, trouver un boulot. Un vrai boulot, qui n’implique pas de ranger sa dignité au fond de sa poche. Et puis, merde, c’était terriblement agaçant ce ton condescendant. Comme si… comme si j’étais l’unique fautive. La faute étant d’avoir eu la chance de naître dans une famille aisée. Evidemment. Lapidez-moi pour mes crimes. « Désolée d’être née là où je suis née. J’aurais dû faire plus attention. »

Je me pince l’arête du nez. Je ne veux pas la brusquer, ni passer pour une de ces abruties suffisantes que je croise trop souvent à mon goût. Mais pourquoi faut-elle absolument qu’elle essaie de me pousser à l’énervement ? Pourquoi est-ce qu’elle ne peut pas être aimable, comme tout le monde ? Probablement la situation. Oui, voilà. Elle n’est pas comme ça. Elle est en hypoglycémie, stressée, et je viens de lui faire perdre un client. C’est certainement cela. Elle ne peut pas être comme ça. Son regard suspicieux confirme mes doutes. Elle est juste méfiante, comme tous ceux qui avaient été habitués à se battre pour obtenir la moindre petite miette. Est-ce que seulement un jour quelqu’un avait essayé de l’aider ? Gratuitement, comme ça ? Bizarrement, j’en doute. « Je ne suis pas la pauvre petite chose que tu pourras aider pour te sentir mieux et raconter à tes copines que tu as fait une bonne action. Je me suis toujours débrouillée seule et ce n’est pas prêt de changer » Bingo. Elle refusait. C’était prévisible, pas vraiment surprenant. Entre un honneur probable à défendre, et le fait que ce genre de proposition ressemblait comme deux gouttes d’eau à un traquenard… Et elle tourne les talons. Malgré moi, je lâche un soupir contrit. Mais un détail retient mon attention. Tout petit. Sa démarche. Elle hésite. Elle se retourne, et me regarde, bras croisés. Est-ce qu’elle regretterait ? J’hésite à partir. Bien sûr qu’elle hésite. L’offre est trop belle. Et puis, elle doit sûrement se dire que si c’est un piège, elle sera capable de fuir. « Tu penses vraiment que je suis ce genre de personne ? Tu en es sûre ? Regarde-moi et essaie de m’imaginer dans un salon de thé avec deux ou trois abruties écervelées. Compliqué, hein, on me dit ça souvent. Je ne fais pas ça pour pouvoir me jeter des fleurs plus tard. » Papa râle en permanence à propos de ça. Plus de robes de demoiselle, moins de mon combo adoré short/tee-shirt. Malheureusement, râler ne fait pas tout. Il n’y a qu’à me regarder. Cheveux en bataille, short juste assez long pour être raisonnable, bottes et chemise. Je l’avoue, la chemise a couté un bras. Mais ça ne se voit pas tant que ça. C’est pas comme si je portais de la peau de béluga rose avec une ceinture en soie, faut pas pousser. « Dernière offre, et je m’en vais, promis. Je connais un homme, qui fait quelque chose comme, les meilleures pâtes bolognaise du monde. Pas mauvais en pizzas non plus, ceci dit. Je t’invite, c’est pas très loin. Je pense même être capable de promettre un dessert. T’as déjà mangé du tiramisu ? » Je souris. Rien que le fait d’évoquer du tiramisu, ça me détend. Pitié, faites qu’elle dise oui, c’est une occasion de grossir à ne pas louper. Voilà, c’était fait. Je tourne les talons à mon tour, et commence à partir. En direction du restaurant, mais ça, elle ne le sait pas. « C’est comme tu veux ! » Je n’en mourrais pas si elle refuse. Une autre acceptera. Mais… quand même. Et sans me retourner, je continue, avec un vague mouvement de la main qui dans ma tête, a une signification très précise : fais un choix, mais fais-le vite.
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